On mélange souvent. On imagine des barbus casqués, des cornes (cliché numéro un), des chants de guerre sous la pluie… et zou, on met tout ça dans le même sac. Mais non. Les Celtes et les Vikings, ce sont deux histoires, deux ambiances, deux rythmes. Un peu comme comparer un fest-noz breton avec une rave party nordique. Ça vibre, ça cogne, mais pas pareil.
Les origines : deux racines, deux terres
Les Celtes ? Ils étaient là avant tout le monde, ou presque. Un peuple ancien, dispersé comme le vent, qui soufflait de l’Irlande à la Turquie. Oui, jusqu’en Anatolie ! Incroyable mais vrai.
Ils ne formaient pas un royaume bien rangé. Plutôt des tribus, des clans. Chacun sa zone, son chef, ses druides.
Les Vikings, eux, ont débarqué bien plus tard. Vers le VIIIe siècle. Ils venaient du Nord : Norvège, Suède, Danemark. Des marins dans l’âme. Et dans les muscles.
Deux peuples, deux époques. On parle des Celtes dès le Ve siècle avant J.-C.. Les Vikings, eux, surgissent au moment où Charlemagne commence à avoir des cheveux blancs.
Tiens, ça me fait penser à ces familles qu’on croit cousines… et qui ne se sont jamais croisées.
Culture et croyances : magie, dieux et corbeaux
Côté Celtes, ça sent la forêt humide, le feu de camp, les chants qui font frissonner les pierres. Ils croyaient en des esprits, des divinités liées à la nature, aux cycles, aux sources, aux arbres. Pas de panthéon bien rangé comme chez les Grecs. Plutôt une nébuleuse sacrée, mystérieuse, mouvante.
Et les druides ! Ces silhouettes qu’on imagine en capes blanches, marmonnant à la lune. Prêtres ? Médecins ? Poètes ? Un peu tout ça. Et surtout, des gardiens de la mémoire. Une mémoire orale, vibrante. Pas de livres. Que des voix.
Chez les Vikings, l’ambiance change. Là, ça parle fort, ça scande. Odin, Thor, Loki… Les dieux sont des guerriers, des ruseurs, des bâtisseurs du destin. Le Valhalla ? Ce n’est pas une légende douce. C’est une salle de banquets éternels pour ceux qui meurent l’arme à la main. Frissons garantis.
Et puis ces corbeaux qui tournent… Oui, ils faisaient partie de la mythologie. Hugin et Munin, les messagers d’Odin. Poétique, mais avec des griffes.
Langue, art et musique : ça ne sonne pas pareil
Le gaélique, chez les Celtes, ça roule, ça chante, ça siffle presque. Une langue avec des sons ronds, un peu magiques. On l’entend encore en Irlande, en Écosse, en Bretagne (même si c’est devenu rare). Les contes celtes, eux, sont pleins de fées aux doigts froids, de chevaux lunaires, de guerrières qui aiment la brume.
Chez les Vikings ? Du vieux norrois. Une langue râpeuse, qui cogne, qui grince. Avec des runes comme lettres. Chaque signe semble taillé dans le roc. Ils gravaient leurs pierres comme on grave une promesse. À coups de haches.
L’art celtique ? Des entrelacs. Des spirales hypnotiques. Des motifs qui tournent sans fin, comme un rêve un peu trop long. Le métal y est travaillé finement, presque avec tendresse.
Côté viking, c’est plus brut. Des bateaux sculptés, des têtes de dragon, des épées, des boucliers peints. Plus guerrier, plus… affirmé.
Et la musique ? Difficile à restituer, bien sûr. Mais on imagine, chez les Celtes, des harpes douces, des flûtes en bois, des chœurs perdus dans les montagnes. Les Vikings ? Des tambours, des chants graves, des voix rauques portées par le vent du large.
Manière de vivre : entre mystère et conquête
Les Celtes vivaient en communautés. Petits villages fortifiés, liens de sang et de terre. L’agriculture les occupait. Ils honoraient les saisons, fêtaient les solstices (tiens, ça rappelle des traditions qu’on retrouve encore à Noël, non ?).
Les Vikings, eux, avaient le goût du voyage. C’était des explorateurs endurants. Ils ont traversé les mers jusqu’à Constantinople, jusqu’à Terre-Neuve. Pas juste des pillards, non. Des commerçants, des navigateurs, des découvreurs.
Leur quotidien ? Froid, rude, rythmé par le besoin de survivre, de conquérir, de transmettre.
Mais il y a un point commun : l’importance du groupe, du clan, du “nous”. Seul, on ne faisait pas long feu.
Et les femmes, dans tout ça ?
Chez les Celtes, les femmes pouvaient être druidesses, guerrières, cheffes. Oui, vraiment. On a des récits qui parlent de reines à l’épée vive. Pas juste des silhouettes dans l’ombre. Des voix. Des choix.
Les Vikings ? Moins simple à dire. Les femmes tenaient la maison, géraient les terres pendant que les hommes voguaient. Mais certaines se sont battues. On les appelle les skjaldmös. Des femmes-boucliers. Mi-légendes, mi-héroïnes.
C’est beau, non ? Ces histoires de femmes qui ne rentrent pas dans les cases.
Pourquoi on les confond souvent ?
Sans doute à cause de l’imagerie : barbus, épées, brumes, mystères. Et cette sensation de peuples anciens, puissants, connectés aux forces invisibles. Mais entre nous, c’est comme confondre le feu et la glace. Ça brûle, oui. Mais pas de la même façon.
On voit souvent des tatouages vikings avec des motifs celtiques. Des fêtes médiévales qui mélangent tout. Des romans qui jouent avec les deux mythes. C’est vrai, ça s’entrelace parfois.
Mais si on écoute bien… le bruit des pas dans les bois, la voix du vent sur les fjords… On comprend que ce n’est pas la même chanson.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il en reste ?
Des symboles. Des mots. Des fêtes. Des prénoms. Des récits qu’on se murmure au coin du feu, parfois sans savoir d’où ils viennent.
Les Celtes vivent encore dans les légendes bretonnes, les contes irlandais, les festivals d’été où l’on danse pieds nus sur l’herbe. Et les Vikings ? Ils planent dans nos séries télé, dans les musées scandinaves, dans les prénoms comme Sven ou Astrid.
Tiens, même dans nos jeux vidéo, ils reviennent. Comme des vieux fantômes sympathiques qu’on aime revisiter.
Mais au fond, ce qu’il reste surtout, c’est un écho. Une mémoire vive. Une envie de magie, de force, de connexion.
Et si on arrêtait de choisir entre les deux ? Si on laissait cohabiter la harpe et la hache, le corbeau et le cerf, le brouillard d’Irlande et le givre des fjords ? Parce qu’au fond, ce qu’on cherche, c’est peut-être ça : une racine ancienne qui parle encore. Même très loin. Même aujourd’hui.
Tableau comparatif : Celtes vs Vikings
| Thème | Celtes | Vikings |
|---|---|---|
| Époque | Ils étaient là bien avant, dès le Ve siècle av. J.-C. | Arrivés plus tard, à partir du VIIIe siècle |
| Origines géographiques | Europe centrale, puis vers l’Ouest : Bretagne, Irlande, Gaule | Scandinavie : Norvège, Danemark, Suède |
| Langue | Gaélique, breton, gallois… des langues qui roulent, chantent | Ancien norrois, plus râpeux, grave, rugueux |
| Écriture | Mémoire orale surtout. Très peu d’écrits. | Runes gravées dans le bois, la pierre, l’os |
| Spiritualité | Nature, saisons, esprits, dieux flous mais puissants | Dieux très marqués : Odin, Thor, Freyja, etc. |
| Figures sacrées | Druides, bardes, prêtresses… assez libres | Chamans, prêtresses (les volvas), dieux guerriers |
| Place des femmes | Présentes, fortes, parfois guerrières ou cheffes | Surtout en retrait, mais quelques combattantes légendaires |
| Mode de vie | Sédentaires, paysans, tribus enracinées | Marins, explorateurs, commerçants, nomades |
| Combat | Plus dans la défense que dans l’attaque | Raids, conquêtes, expéditions… ils n’avaient pas peur |
| Art | Entrelacs, spirales, bijoux ciselés, finesse | Bois sculpté, dragons, têtes animales, force brute |
| Musique (présumée) | Flûtes, harpes, chœurs lointains | Tambours, chants gutturaux, cornes de guerre |
| Territoires couverts | De l’Atlantique à l’Anatolie (oui, jusqu’en Turquie) | De la Russie à l’Amérique du Nord ! |
| Vision de la mort | Floue, cyclique, liée à la nature | Très claire : Valhalla ou Hel, selon vos mérites |
| Héritage actuel | Symboles spirituels, contes, culture bretonne, fêtes celtiques | Séries, jeux vidéo, prénoms nordiques, fascination pop |

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